Longueuil, le 12 septembre 2023 – Chercheuse au Centre de recherche Charles-Le Moyne, Catherine Laurier est passionnée par les jeunes. Avec sa collègue Katherine Pascuzzo, qui est tout comme elle, professeure en psychoéducation à l’Université de Sherbrooke, elle a mené une étude pour savoir comment les adolescents se portaient pendant la pandémie.
Les adolescents âgés de 11 à 17 ans qui ont participé à l’étude longitudinale menée depuis juin 2020 présentaient des niveaux élevés de détresse psychologique quelques mois après le début de la pandémie. L’étude a aussi permis de mettre en lumière certains facteurs de protection. Les jeunes qui avaient une relation sécurisante avec leurs parents et leurs pairs avaient moins de symptômes de détresse. Ceux qui participaient à un sport organisé avant le confinement et qui sont restés actifs pendant cette période étaient moins vulnérables à la dépression.
Impacts de la pandémie
Catherine Laurier et Katherine Pascuzzo souhaitent maintenant comprendre comment la pandémie, qui a profondément affecté la vie des jeunes et limité leurs interactions sociales, les a changés à plus long terme. Elles veulent savoir de quelles façons cet événement a modifié leur façon de percevoir le monde, leurs relations avec les autres et leur identité. Est-ce que la détresse et l’anxiété ont diminué depuis 2020 ? Quels sont les mécanismes qu’ils ont développés pour s’adapter ? Comment les jeunes se sont reconstruits trois ans après le début de la pandémie? Qu’est-ce qui les préoccupe en 2023?
Pour ce faire, elles ont lancé un projet de recherche novateur en utilisant un site internet interactif afin de suivre des jeunes âgés de 14 à 25 ans pendant un an. Toutes les deux semaines, chaque participant sera invité à enregistrer une courte vidéo d’une à deux minutes ou à décrire en quelques lignes comment il ou elle se sent et à répondre à un court questionnaire. Selon les réponses données sur le site web dédié à cette recherche, chaque jeune sera invité à répondre à un questionnaire plus complet sur différentes dimensions, dont le stress, l’anxiété, les états dépressifs et les relations sociales. Après avoir rempli le questionnaire, le participant recevra une liste de ressources d’aide qu’il ou elle pourra consulter au besoin. Puisque le site web est bilingue, le projet de recherche est ouvert à tous les jeunes du Canada.
Les chercheuses invitent les jeunes à participer en grand nombre à cette étude qui permettra d’accroître les connaissances sur leurs préoccupations, leurs forces, leurs défis et leurs capacités d’adaptation. Les participants pourront conserver et revoir leurs vidéos enregistrées sur leur compte qui demeurera uniquement accessible à l’équipe de recherche. Pour les remercier de leur implication, des prix seront tirés entre les participants.
La Fondation de l’Hôpital Charles-LeMoyne a contribué financièrement au projet en soutenant la mise en place du site web. « Les chercheurs sont des mines d’idées. Beaucoup de leurs projets ont malheureusement du mal à être financés alors qu’ils pourraient avoir un grand impact sur la santé. Grâce à nos généreux donateurs, nous allons pouvoir prendre le pouls de la santé des jeunes et mieux comprendre comment ils se remettent de la pandémie. C’est fondamental d’aider les jeunes marqués à tout jamais par la COVID et ayant des enjeux de santé mentale autant ceux qui souffrent d’anxiété sociale ou générale, que ceux qui ont des troubles alimentaires, de l’humeur, ou de la dépression. Ils sont notre avenir ! », explique Nathalie Boudreau, présidente-directrice générale de la Fondation Hôpital Charles-LeMoyne.
Pour participer à la recherche, il suffit d’aller sur le site web de l’étude à cette adresse : https://self-immersion.ca/. Il faut ensuite cliquer sur l’onglet « s’inscrire », situé en haut à droite de l’écran et créer son compte.
Seul centre de recherche en santé œuvrant en Montérégie, le Centre de recherche Charles-Le Moyne (CRCLM) est le fruit de la collaboration entre le CISSS de la Montérégie-Centre et l’Université de Sherbrooke. Ses chercheurs explorent des thèmes très diversifiés liés à la santé physique et mentale préventive et curative en plus d’étudier l’organisation et la performance des services de santé. Ils œuvrent à la fois au sein d’établissements de santé, d’institutions d’enseignement et de regroupements de recherche bien établis.